Le roman noir

Introduction

    Le roman noir est un sous-genre policier, mais il peut être considéré comme un genre à part entière. Ce qui caractérise tout genre policier est la mise en scène d’une enquête. Mais sont-ils tous pareils ? Qu’est-ce qui caractérise le roman noir ? D’où vient-il ?

Définition :

             Le roman noir parait difficile à définir de par son style instable et sa diversion dans le temps. Mais, on peut voir que certains éléments ressortent souvent, ce qui définit le genre. C’est l’un des sous-genres policier qui n’est pas centré principalement sur l’enquête. Ils donnent une vision réaliste des conditions sociales et de la criminalité.

 

Son origine

             →Sa source

    Le roman noir a eu comme inspiration le roman Gothique (appelé aussi roman Terreur) qui signifie à l’époque « Barbare » et « Irrationnel » et qui est apparu à la seconde moitié du XVIIIe siècle en Angleterre. Les auteurs du Roman Gothique sont Horace Walpole (le château d’Otrante, 1764), Lewis, Ann Radcliffe, Clara Reeve, Mary Shelley, William Godwin et Maturin. Il va perdurer jusqu’au XIXe siècle avec Dickens, Wilkis Collins et Sheridan La Fanu. 

 

            Sa naissance

    Puis dans les années 20 aux Etats-Unis, une nouvelle génération d’écrivains, comme Dashiell Hammett, qui écrit des romans dont l’objectif est de montrer la réalité sociétale du pays : gangstérisme, corruption politique et policière grâce à l’argent et la violence, apparut. Hammett est le représentant de cette littérature populaire naissante, nommé « Hard-Boiled », qu’il créa à l’école avec Caroll John Daly. Ils publièrent leurs écrits dans des magazines populaires et peu coûteux, que l’on surnomme les dimes magazines (une dime = 10 cents) ou les pupl magazines (du nom de la pulpe de papier qu’était de mauvaise qualité et qui servait pour l’impression). Beaucoup d’auteurs se contentent d’utiliser les bases commerciales de cette littérature, ayant comme lecteurs des jeunes hommes (sexe, alcool, violence), mais les meilleurs suivent les traces d’Hammett pour dénoncer le capitalisme, la corruption policière et de l’entente secrète entre le pouvoir politique et la pègre. 

    En août 1944, quelques jours avant la libération de Paris, Marcel Duhamel découvre trois livres britanniques dont deux livres, un de Peter Cheyney et un de James Hadley Chase. Gallimard les traduit avec l’idée d’une collection qui s’appellera « Série Noire », qui débutera en 1945 et connaitra un immense succès. Les livres « On achève bien les cheveux »« Adieu la vie adieu l’amour » et « Le facteur sonne toujours deux fois » rendent le genre populaire en France. Côté français, Jean Amilia auteur de : « Motus !», « Sans attendre Godot », « La lune d’Omaha » et « Les noces de souffre », fut l’un des seuls à avoir été publié dans la collection « Série Noire » avec Léo Malet, André Héléna et Philippe Porée-Kurrer.

Il est en plein essor aux États-Unis dans les années 1950.

    Jean-Patrick Manchette, commentateur français est lui-même auteur de quelques romans noirs « Laissez bronzer les cadavres ! »« La Position du tireur couché » et « L'Affaire N'Gustro », c'est son travail d'éclaireur pour le genre en tant que critique dans les pages de Libération qui le signalera comme le véritable interprète du roman noir. Jean-Patrick Manchette est aussi à l'origine de l'expression néo-polar qui désigne un renouveau du roman noir dans les années 70. Frédéric H. Fajardie rejoindra le cercle des auteurs de romans noirs avec « Tueurs de flics », puis son célèbre livre « Nuit des Chats bottés » qui lui vaudront le titre de maître du néo-polar. Par contre, il faut préciser que le néo-polar prend ses racines dans une société de l'après mai 1968, qui est très marquée par le militantisme d'extrême-gauche : ce genre nouveau prend son sens dans une reconversion de l'engagement militant à l'engagement en littérature. Ainsi Jean-Patrick Manchette, Frédéric Fajardie ou encore Didier Daeninckx sont donc des représentations du monde militant d'extrême-gauche. Dans cet univers politique, le roman noir se singularise par une sensibilité plutôt de droite, plutôt d'extrême-droite, on pourrait dire. Mais, il acquiert une reconnaissance par-delà les considérations idéologiques dans le milieu du genre, par son style singulier.

    De 1990 à 2000, le néo-polar est une source d’inspiration et de référence pour une nouvelle génération d’écrivains, qui additionnent les styles du roman noir. En France, différents styles apparaissent, choisissant des thèmes des plus variés, comme l’histoire, les faits divers, la politique, le western et osent mélanger les genres (Jean-Bernard Pouy, Didier Daeninckx, Tonino Benacquista, ou encore Maurice G. Dantec). Le roman devient à ce moment un genre hybride, d’où la question d’un genre à part entière et non sous-genre, et celle du roman noir post-moderne, est à étudier. La science-fiction s'est souvent inspirée du roman noir, en particulier dans le sous-genre cyberpunk. Le Festival international du roman noir (FIRN), est organisé depuis 1998 dans la ville de Frontignan la Peyrade tous les ans par et l'association Soleil Noir. 

Son style et ses livres

    Ce qui caractérise un roman noir est : un univers violent, un regard tragique et pessimiste sur la société, un fort ancrage référentiel et un engagement politique ou social. Mais d'autres critères peuvent être pris en compte ou ajoutés à cette signature du genre par leurs présences répétées dont : l'usage de la langue verte ou argot que l'on retrouve dans les œuvres d'Alphonse Boudard ou dans les romans d'Auguste Le Breton pour être au plus près du milieu social décrit, l'écriture behavioriste ou encore un paysage essentiellement urbain que l'on retrouve dans les films noirs. 

Date de dernière mise à jour : 21/01/2020

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