Victor Hugo

Introduction

    Avant de mourir à Paris dans une avenue portant son nom, Hugo était venu au monde en province. Avant d'être une icone de la République, il avait été monarchiste. Avant d'être l'infatigable coureur que l'on sait, il avait été le fiancé le plus chaste du monde. Cent cinquante ans environ après la parution des Misérables, il est toujours d'actualité. Écrivain illustre quoique contreversé, Victor Hugo, par l'ampleur de son oeuvre et de ses engagement politiques, a gardé une place d'honneur au panthéon des lettres françaises. 

Enfance

    Avant Victor, il y avait eu Abel (1798) et Eugène (1800). Le père Léopold Hugo, sorti du rang en courageux soldat des guerres de la Révolution, s'était, comme officier, signalé par son savoir-faire en matière de répression des civils, des bandits ou insurgés. En remerciement, il aurait été créé comte de Collogudo y Siguenza par son "ami" et protecteur, Joseph Bonaparte. Aussi Hugo dans sa période "arriviste" affecta-t-il se faire donner du "comnte" ou du "vicomte". Léopold avait rencontré sa futur femme, Sophie Trébuchet, une jeune Vendéenne, plus voltairienne que chouanne et sincèrement anticléricale. Peu après la naissance de Victor, née le 26 février 1802, elle devait se séparer de ce Léopold qu'elle n'aimait plus et regagner Paris et son amant, Victor Fanneau de Lahorie, un autre général, mais adversaire résolu de l'Empereur. Lahorie fut ainsi le parrain et un des précepteurs du petit Victor Hugo. Impliqué dans le complot de Malet contre l'Empereur, il devait être fusillé, en octobre 1812. Le couple Hugo n'a donc quasiment jamais existé aux yeux du jeune Victor, balloté avec ses frères entre Paris, où résidait Sophie Hugo, et les diverses affectaion de Léopold. En 1811, les trois frères se rendirent à Madrid avec leur mère qui les avait emmenés dans l'espoir d'obtenir quelque pension de Léopold. Le voyage dans un carrosse doré fut extraordinaire. Victor fit des provisions de "choses vues". Il y forgera sa première sensibilité, espagnole, baroque, où le grotesque le disputait au sublime. Mais l'Empire entamait sa fin. Il fallut rentrer en France avec, sur le chemin du retout, le spectacle macabre des garrots et gibets dressés par les français, à l'origine peut-être de son aversion envers la peine de mort. A Paris, sa famille et ses maîtres d'études l'encouragèrent à écrire. Déjà conscient de sa vocation,  il aurait noté sur un carnet en juillet 1816 ces mots célèbre : "Je veux être Chateaubriand ou rien."

Le conservateur littéraire

    Fort des quelques lauriers décroché à des concours de poésie, mais déjà assez sûr de son talent, et sur le modèle du Conservateur de Chateaubraidn, le jeune Victor lança avec son frère Abel, Le  Conservateur littéraire. Ses poèmes du circonstance lui valurent l'estime des milieux littéraires et même une pension de Louis XVIII. Victor Hugo, poète ultra, affichait des idées catholiques et royalistes dans le ton de l'époque. Sans argent, pauvre même. Sa mère disparait le 27 juin 1821. L'année suivante, le 12 octobre, il épousait Adèle Foucher, une amie d'enfance, malgré les réticentes dy père de la promise qui hésitait à donner sa fille à un jeune homme sans le sou. Hugo n'était pas baptisé, on fit croire que le certificat s'était perdu dans les affectations de son père. Vigny fut témoin. Pour Adèle Hugo commencait, au contact de cet amant priapique qui perçait sous le délicat poète romantique, le cycle des grossesses à répition : Léopold, le 16 juillet 1823 (il mourut la même année) ; Léopoldine, le 28 août 1824 ; Charles le 4 novembre 1826 ; François-Victor, 28 octobre 1828 ; Adèle, enfin le 28 juillet 1830. Le poète se doublait d'un romancier et d'un homme de théâtre. En 1818, à la suite d'un pari, il avait écrit en deux semaines Bug-Jargal. Dans Han d'Islande (1823), son deuxième roman guère plus convaicant, il développait quelques-uns des leitmotivs de son oeuvre : des réflexions morale sur la peine de mort, et sociales sur la pauvreté des mineurs de Norvège. Le dernier jours d'un condamné (1829) et plus tard Claude Gueux (1834) illustrèrent la constance de son engagement contre la peine de mort. Le dramaturge s'était lancé avec Cromwell (1827) qu'il flanquait d'une préface où il argumentait son opposition aux conventions classiques. Puis vinrent Marion Delorme (1829), d'abord interdit, puis monté en 1831, et Hernani qui déclencha, en février 1830, entre partisants et adversaires, une fameuse "bataille". En pleine Révolution de Juillet, il commença Notre-Dame de Paris (1831), long roman. Cette première salve d'oeuvre faisait de Hugo le chef de file du courant romantique. Autour  de sa maison se pressèrent alors les Mérimée, les Lamartine, les Sainte-Beuve, les Musset, les Delacroix. Sainte-Beuves'y pressa de manière si insitante qu'il finit dans le lit de Madame Hugo. Lassée des assiduités de son mari, elle lui imposa une stricte chaste conjugale, tout demeurant pour le monde et jusqu'à sa mort en 1868 Madame Victor Hugo. 

Une femme de l'ombre 

    De son côté, Hugo ne demeura pas chaste très longtemps. L'actrice Juliette Drouet, rencontré le 16 février 1833 devint sa maitresse, puis sa compagne de l'olbre, toujours disponible même quand le poète dardait ailleurs. Dans Les Misérables, par un singulier imbroglio autobiographique, les noces de Marius et de Cosette décrivent à peu près les noces de Victor et Adèle, tout en les situant au lieu du mariage de Léopoldine avec Charles Vacquerie et les datant du jour de la rencontre avec Juliette Drouet. En fait, il eut bien d'autre "conquêtes" féminines : des admiratrices, mais aussi des domestiques ou des femmes pauvres, des relations tarifées aussi. Parmi les relations amoureusee, on nota Léonie d'Aunet, Madame Biard. Juliette n'en demeura pas moins jusqu'à sa mort, en 1883, le fidèle soutien. Elle évita à Hugo d'être incarcéré lors du coup d'État de 1851. Elle l'accompagna dans osn exil, à Bruxelles, puis dans les îles Anglo-Normandes, sans jamais partager son toit, aussi longtemps du moins que vécut Madame Hugo, l'épouse légitime. 

Académicien et pair de France

    Hugo, homme de théâtre, fonda avec Alexandra Dumas, le Théâtre de la Renaissance. Il y créa Ruy Blas (1838). La "machine Hugo" donnait l'impression d'une locomotivenfilant sur ses rails. Malgré les réticences des académiciens hostiles aux romantiques, il finit par entrer à l'Académie française en 1841, après quatre humiliantes tentatives. Louis Philippe l'éleva à la prairie au printemps 1845. Pour autent, cet installé snetait bien depuis quelque temps qu'il s'étiolait. Crépusculaire de son triomphe même, les titres des recueils de poèmes trahissent cette ambivalence du Hugo en quête de grandeurs : Les Feuilles d'automne, Les Chantsndu crépuscule, Les Rayons et les Ombres, comme si le poète pressentait que sa gloire exigeait de lui autre chose qu'une puérile course aux honneurs. Quelque événements contribuèrent à déclencher un de ces retournements qui font que dans la vie d'un homme, il y a parfois un avant et un après. L'échec des Burgraves mettait fin au drame romantique et à sa carrière théâtrale. Il y eut surtout la mort de Léopoldine, "Didine", le 4 septembre 1843, à Villequier, lors d'une traversée en barque sur la seine. Puis dans un autre registre, le 5 juillet 1845, il fut surpris en flagrand d'adultère avec Léonie Biard, son statut de pair de France le protégea, mais Léonie fut incarcéré. Enfin, comme si le destin remuait son couteau dans une plaie vive, au deuilnde Léopoldine vint se superposer, en juillet 1846, celui de Claire Pradier, la fille unique de Juliette Drouet. A partit de 1843, Hugo ne publiait plus, non parce que sa veine créatrice aurait été tarie, mais parce que, sur le plan politique et humain, il était en train de changer profondément. Il projetait d'écire Les Misères, un grand roman populaire qui devait traiter de l'injustice sociale. La pair de France tournait mal, enclin à d'entranges accès démocratiques. 

La coupure du 2 décembre 1851

    La fin du régime de Louis-Philippe, la dissolution de la Chambre des pairs auraient dû faire de lui adversaire de la IIe République naissante. Élu député conservateur aux élections complémentaires de Juin 1848, Hugo comprit vite au contact des ses collègues de quel bois la majorité d'entre eux étaient faits. Il répondoit "non", et ce n'était pas sans prix : la République n'avait pas le vent en poupe, liquidée pour longtemps depuis le 13 juin 1849, quand le parti de l'Ordre, conservateur et catholiques, ceux qui priait surtout pour que la Providence préserve rentes, actions et rendement des loyers, navait emporter le morceau et muselé la presse. Hugo adhérait, à près de 50 ans, à des idées qui ne pouvaient rien lui rapporter. À l'heure où les masques finirent par tomber, où la République céda la place à la dictature, Hugo prit le nparti du danger. Cette rupture avec le régime césarien de Napoléon III fut un poinyt d'orgue dans sa vie, une coupure essentielle. Il brulait ses vaisseaux, s'imposant l'exil et l'imposant à sa famille. Il était réfugié politique à Bruxelles d'abord, où il se rédigea son fameux pamphlet Napoléon le Petit (1852) qui lui valut assitôt l'exclusion du pays qui l'accueillait. Madame Hugo n'ayant pu le convaincre de rester à Londres, il choisit les îles Anglo-Normandes, Jersey, d'abord, dans la maison dite de Marine Terrace. À nouveau menacé d'expulsion, il acheta comptant la "masure" de Hauteville House. Il la rénova de ses maisn expertes et artistes, avec tout en haut la fameuse verrière d'où Hugo pouvait appercevoir la maison de Juliette. Pour la première fois, il était propriétaire. Les Contemplations, parues simultanément à Paris et à Bruxelles, le 23 avril 1856, lui avaient donné un peu plus d'aisance.

Accru par l'exil

    À vrais dire, ce fut une retraite bénéfique. Hugo y trouvait le milieu propice à l'épouissement de ses oeuvres. Il était seul ou presque car il avait réuni sa famille, la faisant contribuer, dans un premier temps au moins, à ses travaux littéraires. La petite troupe s'augmenta de quelques proscrits, de pique-assiettes aussi et de nécessiteux des alentours qui avaient pris l'habitude de graviter autour du refuge du Maître. Hugo, de son belvédère où il tutoyait Dieu et les éléments, s'adonna quelque temps à la mode des tables tournantes. Enfin, à cette retraite, qui lui inspira Les Travailleurs de la mer en 1866, il dut l'achèvement du plus formidable de ses romans, commencé avant 1848, et enfin paru en 1862, sous le titre Les Misérables. Le succès fut immédiat et mondial, savament organisé par Hugo dont les anathèmes n'étaient d'ailleurs plus tellement craints par un pouvoir impérial devenu plus ou moins libéral, à même de souffrir les vaticinations d'un hommes qui écoutait les oracles des "tables cancannières;"

Papi République

    Début 1870, alors que les élections plébiscitaient à nouveau le régime qu'il n'avait cessé d'accabler de ses sarcasmes, Hugo était loin de penser que son exil aller prendre fin. La République, tant espérée et dont il s'imaginait prendre la tête pour continuer, l'honnora un moment. Élu député en février 1871, il assista cependant de loin à la tragédie des Commune, retenu à Bruxellespour régler la succession de son fils Charles. À vrais dire, il était devenu une sorte de patriarche des banquets démocratique. Sur le plan privé, il s'occupa de ses petits-enfants, Georges et Jeanne, et publia en 1873, son dernier grand roman, Quatrevingt-treize, la réflexion sur la Révolution et ses dérivesy étant développer avec en arrière plan les décombres fumants de la Commune. En 1877, un recueil de poème au titre significatif, L'Art d'âtre grand-père, édulcorait l'image de ce combattant de la liberté devenu sénateur. Après sa congestion cérébrale survenue dans la nuit du 27 au 28 juin 1878, il continua de publier mais il n'écrivait en fait plus beaucoup. Sa fin fut endeuillé par la mort de Juilette en 1883. Il avait souhaité être enterrer dans un cercueil de pauvre. Il fut exaucé, mais, à sa mort, le 22 mai 1885, des funérailles nationales furent votées par les deux assemblées. Neuf jours entier furent nécessaires pour organiser la cérémonie : son cercueil, d'abord exposé sou l'Arc de triomphe, est le 1 juin 1885, enterré au Panthéon, au milieu d'une foule immense et reconnaissante. 

On a édité du Victor Hugo jusqu'au milieu du siècle dernier. 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 04/11/2021

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