Li Qingzhao

Introduction

      Un millénaire nous sépare de la poétesse Li Qingzhao. Des sept volumes de poémes en prose et six volume d'odes rédigées entre 1084, l'année de sa naissance, et de 1155, l'année estimée de sa disparition, seuls quelques fragment nous sont parvenus. Leur beauté suffit néanmois à l'inscrire dans l'imposante lignée des maîtres de la poésie chinoise. Elle est considérée comme l’une des plus grandes poétesses chinoises et une maîtresse de l’art du poème chanté ci. Héritière d'une tradition poétique millénaire, elle renouvelle la forme du poéme chanté ci qui avait permis aux écrivains de l'époque Song d'exprimer leurs sentiments avec plus d'intimité. Son oeuvre oscille ainsi entre tradition et modernité.

Li Qingzhao

Sa vie

       Li Qingzhao naît en 1084 sous la dynastie Song, dans le Shandong, une province de l’est de la Chine abritant à l’époque la capitale impériale, Kaifeng. Ses deux parents sont éduqués et introduits dans les cercles littéraires et culturels de l’époque. À une époque où peu de femmes bénéficient d’une éducation, sa mère est une poétesse connue et reconnue. Li Gefei, son père, est fonctionnaire à la capitale. Dans cette famille d’érudits, entourée de livres, Qingzhao reçoit une excellente éducation et étudie notamment la littérature, l’histoire, la calligraphie, la musique, la peinture.

        Dès l’adolescente, elle manifeste un attrait en même temps qu’un réel don pour la poésie. À dix-sept ans, son talent est déjà connu et admiré dans les milieux littéraires que fréquente son père. Au contraire d'étouffer son talent, son mariage avec Zhao Mingcheng, jeune lettré passioné d'épigraphie et de poésie, la révèle et l'encourage. Fonctionnaire impérial, Mingcheng est obligé de s’absenter souvent mais le couple est uni et leur entente se fait également intellectuelle. Qiangzhao envoie des poèmes à son époux, qui admire le talent de sa femme. Elle écrit ainsi de nombreux poèmes d’amour, et en particulier de nombreux ci : des poèmes chantés, écrits sur une mélodie existante avec des couplets et rimes fixés, mais des vers irréguliers. Qiangzhao participe également aux travaux d’épigraphie de Mingcheng, qui compose un Recueil d’épigraphie sur métal et sur pierre en trente volumes.

       Mais les dissensions entre leur deux familles promettent au jeune couple un destin à la Roméo et Juliette : nommé Premier ministre en 1101, le père de Zhao Mingcheng appartient au clan réformateur quand celui de Li Qingzhao demeure fidèle aux conservateurs. Les deux hommes tomberont en disgrâce alors que les guerres entre les dynasties Jin et Song débutent. Son beau-père, Zhao Tingzhi, meurt en 1107, et son fils est envoyé à Qingzhou, dans la province de Shandong. Le couple connaît une période heureuse, en témoignent les poèmes qu’ils s’adressent l’un à l’autre. En 1121, Mingcheng est nommé préfet de Laizhou, une ville de la province, puis de Qingzhou.

      La prise de la capitale impériale Kaifeng par les Jin en 1126 sonne le glas des années heureuse, pendant lesquelles Li Qingzhao et son époux avaient rassembleaint une importante collection de peintures et de bronze antique. Contrainte de s'exiler vers le sud Li Qingzhao rejoint son époux à Nankin où celui-coi obtient un poste de préfet, mais décède en 1129. La perte de cet alter ego, marque profondement la poétesse et teinte son oeuvre de désespoir. Figure de la veuve éplorée, elle chante les souffrance de la solitude et des horreurs de la guerre.

     Suivant les avancées des Jürchens, Li Qingzhao s’installe dans une dizaine de villes avant de se fixer à Hangzhou, nouvelle capitale impériale des Song depuis 1127. Elle se remarie brièvement à un homme du nom de Zhang Ruzhou, qui le maltraite et dont elle obtient le divorce au bout de quelques mois qui lui vaut trois mois de prison. La fin de sa vie est mal connue. Qingzhao quitte Hangzhou en 1134, rejoint son frère à Jinhua (province du Zhejiang), et connaît une vie d’errance et de misère. La date de sa mort n’est pas connue. Li Qingzhao meurt aux environs de 1151. Bien qu’elle ait publié pendant sa vie sept volumes de textes en prose et en vers, seuls des fragments de son œuvre nous sont parvenus : elle laisse environ soixante ci, dix-neuf poèmes classiques et deux fu, des poèmes en prose. 

Date de dernière mise à jour : 18/03/2023

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