réaliste

  • L'Enchanteur

    Auteur : Stephen Carrière

    Genre : Psychologique/ Fantastique

    Résumé : « Une bande inoubliable d'adolescents décide de lancer un défi à la mort.

    Stan s'est taillé une place de choix au lycée. Ses camarades viennent le voir avec leurs problèmes et il élabore des stratagèmes insensés pour les résoudre. Aidé de sa bande d'amis fidèles, Daniel, Jenny, David et Moh, il est devenu un artiste en manipulation de la réalité. On l'appelle l'Enchanteur et, cette année, il va devoir réaliser son chef-d'oeuvre. Car Daniel est malade. Daniel va mourir. Comme il est fan de comédies musicales, il a demandé à Stan de transformer sa mort en un spectacle si grandiose qu'il lui offrira un peu d'immortalité. Il ne reste que neuf mois à l'Enchanteur et ses comparses pour accomplir ce " miracle ". Mais, dans les ruelles du centre-ville, un Mal ancien et féroce se répand... et, même s'ils préféreraient l'ignorer, nos héros semblent être plus impliqués qu'ils ne le souhaiteraient. » (PKJ)

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    Avis : Cette lecture est particulière. Je suis à la fois confuse et touchée par ce roman que j’ai apprécié en général.

    Ce que je n’ai pas aimé :

    Le livre est très dense. Par moments, c’était compliqué de suivre parce que tout est expliqué de manière très vague pour garder l’ambiance mystérieuse et voilée du roman. Mais du coup, des fois, j’ai dû relire des passages pour être sûre d’avoir bien lu, être sûre que je n’avais sauté des pages.

    L’intrigue n’est pas incroyable. Classique et simple. Heureusement que ce n’est pas un point très important.

    Les personnages m’ont l’air très matures, même un peu trop. Après c’est probable qu’ils ont dû grandir plus vite à cause de certains événements mais bon, je me pose toujours la question.

     

    Ce que j’ai aimé :

    L’ambiance sinistre et énigmatique de l’intrigue. Cette atmosphère m’a tout de suite plongée dans le livre et j’ai bien aimé ce trait malgré le fait qu’il soit à l’origine de moments de confusion.

    Le réalisme de l’environnement décrit dans le roman est quelque chose à pointer. Je ne vis personnellement pas dans ce genre de quartiers ou de villes mais je peux reconnaître que les descriptions semblent quand même très vrais.

    Les nombreuses problématique de Stephen Carrière à décider de soulever. Que ce soit le racisme, la descriminination religieuse, le harcèlement scolaire, l’orientation sexuelle, et tellement pleins d’autres sujets qui ont été traités dans ce roman. Je dois insister sur le fait qu’il n’y a pas de jugement direct, c’est subtil la plupart du temps.

    Ce qui m’a frappée, c’est que les personnages semblent bien prendre ce genre de problèmes. Enfin… Relativement bien. Ils ont l’air blazés mais je me demande si ce n’est pas une façon de montrer qu’à force, on laisse passer ce genre de questionnements pour être « tranquille ». Cela devient en quelque sorte normal.

    En tout cas, ça a été un plaisir de lire ce livre avec toutes les remises en questions. Et puis, c’est très cru, franc. L’auteur ne passe par quatre chemins pour nous dire ce qu’il veut.

    La psychologie des personnages est vraiment intéressante. Ils se posent des questions existentielles et essayent de vivre leur adolescence dans un milieu bouleversé par des tragédies. Je trouve que tous les personnages ont le droit à une évolution détaillée, cohérente mais complexe. C’était intriguant et j’avais toujours hâte de savoir comment nos protagonistes allaient surmonter les obstacles qui se présentaient à eux.

    L’écriture mais j’ai un avis mitigé dessus. En soit, c’est facile à lire, moderne et parfois très beau avec des métaphores philosophiques. Mais la vulgarité m’a un peu surprise, disons que je n’ai pas l’habitude d’en voir dans un livre YA. Après, je dis moi-même des gros-mots, pas besoin de le cacher mais voilà, je ne m’y attendais pas. Ca fait un joli contraste avec les belles paroles (-_-‘ ).

    Spoiler→-La touche de fantastique à la fin peut rendre encore plus confus certains. Mais pour moi, elle ne fait que représenter d’une façon plus inimaginable, improbable, la noirceur de notre société contemporaine. Après tout, cela passe « mieux » quand on peut accuser quelqu’un ou quelque chose en particulier. C’est plus facile que de montrer que c’est de la faute de tout le monde indirectement ou non. Après, c’est une interprétation complétement subjective donc il ne faut pas la prendre à cœur.

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    En conclusion, je suis globalement satisfaite de cette lecture qui m’a pas mal secouée quand même et cette fin est juste sublime. Si ça avait été adaptée en film, je n’imagine même pas les plans et le décor. Et puis les différentes morales que l’on peut ressortir de cette lecture sont multiples malgré certains défauts.

    Alex